Andrei Korobeinikov joue Liszt
Récital de piano
Casting
Andrei Korobeinikov — Pianiste
Programme
« Années de pélerinage, deuxième année, Italie », S. 161 (1837-49)
Les Années de pélerinage de Liszt, dont la composition s'étend sur plusieurs décennies, sont un témoignage de la période de voyages du compositeur, et des aspirations romantiques qu'il a progressivement adoptées à partir des années 1850.
Le second livre, Italie, reflète la relation particulière, à la fois spirituelle et artistique, du compositeur avec l'Italie. Dans cette œuvre, Liszt se rapproche de la peinture, de la sculpture et de la littérature au travers des correspondances musicales : la première pièce, Sposalizio, est inspirée d'un tableau de Michel-Ange, Le Mariage de la Vierge. La simplicité harmonique des lignes musicales rappelle celle des lignes du tableau et de la pureté qui s'en dégage. La deuxième, Il pensiero se rapporte également à une œuvre de Michel-Ange, la sculpture pensive du tombeau de Julien de Medicis à Florence. Le compositeur y exprime, avec une intensité intimiste, la mélancolie qui se lit dans les traits de la statue.
Les mouvements suivants sont tous inspirés de la littérature italienne classique, qu'il s'agisse des poèmes de Salvator Rosa ou des sonnets de Pétrarque. Ces œuvres, empruntes d'un lyrisme et d'une richesse, en font des jalons importants de la musique romantique. Elles expriment des sentiments contradictoires de la joie à une poignante tristesse en passant par la rêverie.
Le dernier mouvement Après une lecture de Dante, probablement le plus connu, est également le plus élaboré du point de vue musical : l'auteur fait preuve d'une très grande maturité dans l'écriture qui donne à ce mouvement une grande homogénéité. Il est inspiré directement de L'Enfer de Dante.
En effet Liszt y évoque les trompettes et la fermeture des enfers décrites dans les légendes pour retrouver les thèmes de la souffrance et de la puissance infernale, notamment dans le thème final.
« Six consolations », S. 172 (1850)
Transcriptions musicales réalisée par Liszt en hommage à Victor Hugo, les pièces composant ce recueil se caractérisent par leur caractère intimisme et leur harmonie mélodique.
Relativement brèves, elles possèdent un caractère touchant propre à une musique simple et compréhensible. Cette simplicité serait d'ailleurs, selon la légende, à l'origine de leur nom : des consolations pour des pianistes insuffisamment virtuoses pour jouer la musique de Liszt.
Ce sont probablement leurs seuls points communs. En effet, leurs sonorités intrinsèques, sont très différentes, allant du caractère mélancolique et presque capricieux de la première consolation, à la joie expressive et audacieuse de la sixième, en passant par le caractère méditatif de la troisième ou l'esprit charmeur de la cinquième.
Première « Mephisto – Valse, La danse à l'auberge du village », S. 514 (1860)
Une partie importante de l'œuvre Liszt est transcendée par une approche musicale souvent liée aux thèmes de l'enfer ou des enfers par opposition au thème du « Divin », également très présent. Les Mephisto -Valse n'échappent pas à cette idée.
Pièce virtuose, la première Mephisto -Valse, intitulée Danse à l'auberge du village est issue d'une pièce que Liszt avait originellement écrite pour orchestre, puis transcrite pour le piano. Elle évoque le « Malin » à travers des sonorités et des effets dramatiques se rapprochant du fameux Violon du diable des légendes populaires, et capable d'entrainer les créatures plus innocentes dans des danses maléfiques et sans fin.
Dans le final la combinaison du thème initial et du second thème donnent une combinaison sonore extrêmement forte, qui rappelle encore une fois une musique diabolique, sorte de gigue censée amener les vivants, au son des violons, en Enfer à travers une danse infernale.
Musée du Louvre : Henri Loyrette, président directeur ; Monique Devaux, directrice artistique des concerts.
Concert enregistré par France Musique.
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