Alan Gilbert dirige Salonen, Ravel et Strauss — Avec Joyce DiDonato

Le New York Philharmonic fait partie des meilleurs orchestres américains. Il a été dirigé par des chefs d'orchestre mythiques dont Gustav Mahler, Leonard Bernstein, Pierre Boulez et Kurt Masur. Depuis 2009, Alan Gilbert a considérablement contribué à élargir le répertoire du New York Philharmonic au répertoire contemporain. D'ailleurs, le concert s'ouvre sur Nyx, une œuvre d'Esa-Pekka Salonen. Chef d'orchestre de renom, Esa-Pekka Salonen se consacre également à la composition, auteur notamment d'œuvres symphoniques et de concertos marqués par ses « innovations mélodiques ». Joyce DiDonato, à qui le Times trouve une « voix de pas moins de 24 carats », est l'une des mezzo-sopranos les plus prisées actuellement. Elle incarne dans ce concert une splendide Shéhérazade dans l'œuvre éponyme de Ravel.

Esa-Pekka Salonen et Maurice Ravel nous transportent en ouverture dans l'imaginaire et les mythologies des origines. Composée en 2010, Nyx de Salonen est une musique évoquant l'histoire de la déesse de la Nuit, l'une des premières apparues après le Chaos. Telle un reflet de l'aspect insaisissable de cette déesse que Salonen qualifie de « nébuleuse », la musique est marquée d'un caractère profondément intriguant. Avec sa Shéhérazade ensuite, Ravel nous rappelle la fascination que lui inspiraient les charmes de l'Orient. Voici quelques vers de cette œuvre pour voix et orchestre inspirée des textes du poète Tristan Klingsor :

« Asie, Asie, Asie,
Vieux pays merveilleux des contes de nourrice,
Où dort la fantaisie
Comme une impératrice
En sa forêt tout emplie de mystères,
Asie,
Je voudrais m'en aller avec ma goélette
Qui se berce ce soir dans le port,
Mystérieuse et solitaire,
Et qui déploie enfin ses voiles violettes
Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel d'or. »

Les Valses nobles et sentimentales de Ravel, dont la version orchestrale a été publiée en 1912, sont empreintes d'une musicalité impressionniste. Le rythme ternaire de valse y est remarquablement décliné en plusieurs variations, tantôt en un mouvement de danse, tantôt en une atmosphère envoûtante. Mais c'est surtout la légèreté des motifs musicaux et la palette très variée de couleurs oniriques qui donnent toute sa féérie à l'œuvre.

La Suite pour orchestre de l'opéra original de Strauss, Le Chevalier à la rose (Der Rosenkavalier), clôt ce concert. Elle fut créée le 28 septembre 1944 au Vienna Konzerthaus et le New York Philharmonic l'interpréta pour la première fois quelques jours plus tard sous la direction d'Artur Rodzinski.

Joyce DiDonato porte une robe créée par Vivienne Westwood.

Joyce DiDonato apparaît avec l'aimable autorisation d'Erato / Warner Classics.

Le Crédit Suisse est Sponsor Exclusif des tournées du New York Philharmonic.