En 1691, Henry Purcell signe King Arthur, un sommet du semi-opéra baroque anglais. Conçu sur un livret de John Dryden, ce chef-d’œuvre mêle intrigue dramatique et intermèdes musicaux somptueux. Bien que simplement inspiré du mythe arthurien, l’ouvrage propose surtout une allégorie politique, portée par des personnages féériques et des scènes inoubliables. L’acte III livre l’un des airs les plus célèbres du répertoire baroque : « The Cold Song » (Air du froid), où Purcell évoque avec intensité la morsure glaciale, dans une écriture préfigurant l’audace des compositeurs modernes. Redécouvrez King Arthur et explorez l’univers de Purcell avec les plus belles interprétations disponibles en streaming sur medici.tv : une expérience incontournable pour les amateurs de musique classique et d’opéra anglais !
King Arthur de Purcell, un pilier de l’opéra anglais
Bien que Henry Purcell soit aujourd’hui reconnu comme l’un des pères de l’opéra anglais, il n’a pas composé d’opéras sous la forme dont on les connaît, aujourd’hui ; c’est plutôt un maître du semi-opéra, forme hybride en vogue à la cour britannique au 17e siècle. Ce genre mêle théâtre parlé et séquences musicales, généralement distinctes de l’action et interprétées par des personnages secondaires et surnaturels : King Arthur en est l’un des exemples les plus emblématiques. Le poète John Dryden entame l’écriture de la pièce pour célébrer le 25e anniversaire du couronnement de Charles II, mais la mort du souverain en 1685 coupe court au projet. Celui-ci ne sera repris qu’en 1691 afin d’être présenté au Théâtre de Dorset Garden. Les parties musicales sont alors confiées au compositeur officiel de la cour Henry Purcell, qui signe six séquences d’une durée d’1h30 mises bout à bout. Bien que la partition originale ne nous soit pas parvenue dans l’état, une soixantaine de documents récupérés nous ont permis aujourd’hui de reconstituer l’essentiel de l'œuvre, ce qui a permis d’assurer à King Arthur une place de choix dans le répertoire baroque britannique.
La légende du roi Arthur en opéra
Malgré ce que pourrait laisser imaginer le titre, John Dryden ne s’inspire que très librement des légendes arthuriennes : il voit plutôt en elles un prétexte pour mettre en scène une fable politique autour de la défaite des saxons et la victoire de l’Angleterre unifiée. Dans sa quête pour vaincre le chef saxon Oswald et récupérer sa bien-aimée Emmeline, enlevée par le sorcier Osmond, le Roi Arthur doit déjouer les pièges mis en place par ce dernier et par l’esprit maléfique Grimbald, avec l’aide de l’enchanteur Merlin et de l’esprit bienveillant Philidel. Sa quête le mène à interagir avec de nombreux personnages issus de l’imaginaire féérique ou de la mythologie gréco-romaine, qui peuvent alors s’emparer des scènes chantées. Si King Arthur est devenu aussi mémorable de nos jours, c’est en grande partie grâce au tableau musical de l’acte III What Power Art Thou, dont est extrait l’un des plus célèbres airs composés par Purcell : l’« Air du froid » (The Cold Song). Avec ses successions de notes répétées et qui augmentent demi-ton par demi-ton, Purcell évoque efficacement le froid glacial qui caractérise le génie invoqué par Osmond pour séduire Emmeline, d’une écriture qui ne manque pas de rappeler le premier mouvement de L’Hiver de Vivaldi. L’air fut notamment popularisé dans les années 1980 par le chanteur et artiste de cabaret allemand Klaus Nomi, qui en proposa une version entre opéra baroque et synthpop.
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