Composée en 1874 et inspirée du poème « Égalité, fraternité » de Jean Lahor, La Danse Macabre de Camille Saint-Saëns est un poème symphonique audacieux qui mêle romance et fantastique, sur fond de satire sociale. À minuit, la Mort, dans une solitude désespérée, frappe une tombe de son talon pour réveiller les défunts. « Zig et zig et zag », la Mort joue un air sur son violon, et les squelettes se mêlent aux vivants dans une joyeuse sarabande. Saint-Saëns reprend le thème du Dies Irae, la légendaire Prose des Morts, et le transpose en majeur sur un rythme sautillant à trois temps. Pour imiter les claquements des os des squelettes, il intègre aussi un xylophone, instrument inédit dans le répertoire orchestral de l’époque. Au milieu de ce tableau apocalyptique, un couple d’amoureux se distingue : la belle était autrefois marquise, et – Horreur ! – son partenaire se révèle n'être qu'un simple ouvrier ! Composée à l’aube de la IIIe République, La Danse Macabre porte un message puissant : tout le monde est égal devant la mort.
Toutes les interprétations : Danse macabre, op. 40
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« Zig et zig et zig, la mort en cadence frappant une tombe avec son talon, la mort à minuit joue un air de danse, Zig et zig et zag, sur son violon. » Il est minuit et le voile entre le monde des morts et des vivants vient de se déchirer. Les squelettes aux os blanchis sortent de leur tombe et se mêlent aux humains dans une funeste sarabande, jusqu’à ce que, sonnant le lever du jour, le mélodieux chant du coq mette fin aux festivités. Composée en 1874 par Camille Saint-Saëns, la Danse Macabre est un poème symphonique qui s’inspire du poème fantastique « Égalité, fraternité » tiré du recueil L'illusion de Jean Lahor, célèbre nom de plume du médecin et poète Henri Cazalis. Il est dédié au peintre Gustave Jacquet, qui réalisait le portrait de Saint-Saëns quatre ans plus tôt, en 1870. Les influences extra-musicales qui ont nourri la composition de la Danse Macabre en font une œuvre particulièrement visuelle. Comme dans un film, chaque instrument figure un personnage ou un élément du décor, et tous interagissent ensemble pour créer un tableau complexe et animé. La partition intègre même un xylophone à l’orchestre, instrument si inhabituel à l’époque que, sur sa partition originale, Saint-Saëns inclut en bas de page les indications de quelques fournisseurs chez qui s’en procurer ! Adaptée pour piano seul par Franz Liszt, puis réarrangée par Vladimir Horowitz, la Danse Macabre représente un véritable défi d’expressivité qui, s’il est réussi, offre l’une des œuvres les plus ensorcelantes de l’histoire de la musique classique !
La Danse Macabre de Saint-Saëns, un conte fantastique aux accents satiriques
Le chef d’orchestre lève sa baguette… Tendez l’oreille ! Entendez-vous les douze coups de minuit résonner au doux son de la harpe ? La Mort, sur les pizzicati des violoncelles, frappe les tombes pour réveiller les défunts. Tandis qu’elle accorde son violon sur l’inquiétant intervalle Diabolus in musica, les squelettes sortent de leur tombe sur un thème saccadé. Le xylophone imite les claquements de leurs os légers. Illustrées par une mélodie langoureuse, les sublimes robes de bal des vivants virevoltent gracieusement au rythme de leurs pas. Pour sa valse joyeuse, Camille Saint-Saëns reprend le thème apocalyptique de la Prose des Morts, le légendaire Dies Irae, qu’il transpose en majeur sur un rythme sautillant à trois temps. Avant que le chant du coq ne mette fin aux festivités, le thème rêveur de deux amoureux résonne. « La dame est, dit-on, marquise ou baronne. Et le vert galant un pauvre charron — Horreur ! Et voilà qu'elle s'abandonne comme si le rustre était un baron ! » Dans les vers de Cazalis réside la clé de cette œuvre. Contemporain de la défaite de la France contre l’Allemagne, de la chute du Second Empire et du massacre des Communards, l’auteur évoque avec raillerie une vérité bien réelle : tout le monde est égal devant la mort. Une vérité d’autant plus importante que nous sommes alors à l’aube de la IIIe République : la marquise s'est éprise d’un ouvrier, comme un symbole que le Vieux Monde n’est plus. « Oh ! La belle nuit pour le pauvre monde ! Et vivent la mort et l'égalité ! »
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