Documentaire

Le festival de Wexford sort des trésors lyriques de l’oubli

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Casting

Nico Darmanin — Ténor

Marie-Ève Munger — Soprano

Jean-Luc Tingaud — Chef d'orchestre

Programme

En Irlande, le Festival d’opéra de Wexford remplit depuis plus de soixante ans, une mission plutôt inédite : redonner vie à des chefs-d’œuvre injustement oubliés. Parmi les trésors de la 64ème édition cette année, le Pré aux clercs de Ferdinand Hérold. Cette pièce du genre opéra-comique c’est-à-dire qui mêle morceaux chantés et théâtre parlé connut un immense succès par le passé.

Cette intrigue amoureuse entre deux jeunes protestants : Isabelle de Montal et le Baron de Mergy se situe en 1582, dix ans après la Saint-Barthélémy.

Le ténor maltais Nico Darmanin nous décrit le personnage du Baron de Mergy qu’il interprète : « C’est quelqu’un de décidé, il est bien sûr très prudent par rapport à ce qui se passe depuis le massacre, mais il est amoureux, souligne-t-il. Il ressemble à ce genre de personne un peu comme Clint Eastwood : il est détendu, mais ça ne rigole pas avec lui parce qu’il est prêt à mourir pour ce qu’il croit, » assure-t-il.

« Une œuvre moderne, vivante et fraîche »

« Isabelle de Montal est fougueuse, passionnée, elle est un peu sauvage, elle est la seule protestante à la Cour de France, explique pour sa part, la soprano colorature québécoise Marie-Ève Munger qui joue ce rôle dans cette production du Pré aux clercs. Quand on a commencé à travailler sur Isabelle, poursuit-elle, on avait cette idée d’une fille un peu cowboy, qui a envie juste d’aller courir dans les champs, mais qui est prise dans la cour, prise dans sa robe inconfortable. Je trouve ça drôle que tout d’un coup, lance-t-elle, on ait une fille cowboy et un Clint Eastwood de western ! »

Le français Jean-Luc Tingaud qui assure la direction d’orchestre sur cette œuvre de Ferdinand Hérold nous rappelle l’ampleur du défi qui a été relevé : « Pour moi, le Pré aux clercs, c’est une redécouverte majeure d’un opéra qui avant Carmen et avant Faust, était le centre, le cœur, l’œuvre principale du répertoire français, estime-t-il. Le défi consistait à le rendre moderne, vivant, frais, naturel, mais l‘écriture musicale est tellement bonne chez Hérold qu’on se retrouve très proche de Rossini, de Weber, donc on voit l’originalité d’un compositeur romantique français : c’est un spectacle dans lequel on peut se laisser aller vraiment en s’ouvrant totalement, » renchérit-il.

« Guerres de religion et manigances de l’amour »

Morceau virtuose par excellence, le grand air d’Isabelle est « absolument extraordinaire à chanter, d’une grande beauté, » insiste Marie-Ève Munger qui ne tarit pas d‘éloge sur cet opéra en général : « C’est une pièce qui mélange la lourdeur des guerres de religion qui sont extrêmement importantes encore aujourd’hui malheureusement et la légèreté de l’amour, des manigances pour marier deux amants : donc, c’est une pièce extraordinaire ! » s’enthousiasme la jeune cantatrice.

La 65ème édition du Festival d’opéra de Wexford est programmée du 26 octobre au 6 novembre 2016.

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