Concert

Le Quatuor Takács joue Haydn, Beethoven et Mendelssohn

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Programme

Musée du Louvre : Henri Loyette, président directeur ; Monique Devaux, directrice artistique des concerts.

Le concert sera diffusé par France Musique le 6 juin 2011 à 9h.

J. Haydn, Quatuor à cordes en ré majeur, Hob. III. 70

Joseph Haydn écrit le Quatuor opus 71 n°2, inscrit au catalogue Hoboken III. 70, en 1793. Il appartient à l'opus composé à Vienne entre les deux voyages de Londres. Joseph Haydn a clairement adressé les quatuors de cet opus au public londonien. Le quatuor opus 71 n°2 se compose de quatre mouvements. Le premier mouvement est un Adagio – Allegro en ré majeur qui commence par une véritable introduction lente (Adagio de quatre mesures seulement), probablement la seule écrite par J. Haydn, suivie d'un Allegro offrant un contraste saisissant avec ses sauts d'octave descendants repris successivement par les quatre instruments, du plus grave au plus aigu. Le second mouvement est un Adagio cantabile en la majeur, de forme sonate sans reprise et marqué par de nombreuses modulations. Le troisième mouvement est un Menuetto (Allegro), considéré comme l'ancêtre direct du Scherzo de la deuxième symphonie de Beethoven. Le quatuor s'achève dans un élan de virtuosité retrouvée avec un finale Allegretto de forme Lied. Brillance, vigueur et sonorités orchestrales en font un quatuor atypique dans l'œuvre de J. Haydn.

Beethoven, Quatuor n° 16 en fa majeur opus 135

Esquissé à la fin du mois de juin 1826, achevé rapidement, en octobre suivant, le Quatuor en fa majeur, opus 135 est le dernier quatuor de Beethoven. Il ne sera publié qu'en septembre 1827. Son dédicataire est Johann Wolfmeier, commerçant mécène à qui Beethoven avait initialement dédié son quatorzième quatuor. L'opus 135, écrit chronologiquement juste après l'opus 131, ne fut jamais joué du vivant de son compositeur et fut créé comme tous les autres quatuors de la dernière période, par le quatuor Schuppanzigh. Il s'agit d'ailleurs de sa dernière œuvre si on met à part le finale de substitution du treizième quatuor, composé à l'automne 1826. Parmi les quatuors du « dernier » Beethoven, il est sans doute le plus court et le plus classique. Il se compose de quatre mouvements. Le premier, Allegretto à deux temps, est un magnifique travail contrapuntique composé de motifs ou cellules sans réel profil mélodique. Le second mouvement Vivace emprunte certainement à la sève populaire d'une danse villageoise. Le troisième mouvement Lento assai, cantante e tranquillo, écrit après les trois autres, est un « doux chant de repos ou chant de paix ». Enfin le dernier mouvement, Grave ma non troppo tratto-Allegro, sonne comme l'annonciation mystérieuse d'une fin prochaine. Quelle est cette « résolution difficilement prise » ? Testament spirituel ou anecdote prosaïque ? Ce dernier quatuor de Beethoven est en effet déroutant.

Mendelssohn, Quatuor en la mineur opus 13

Le jeune Mendelssohn, âgé seulement de 18 ans, se lance dans l'écriture de son premier grand quatuor en 1827, peu après la mort de Beethoven. Conscient de l'héritage immense laissé par son illustre ainé, il se nourrit beaucoup, dans un premier temps, des derniers quatuors de Beethoven. Mais c'est plus particulièrement l'opus 132 qui va servir de modèle à son Quatuor en la mineur, opus 13. La lente et sereine introduction en la majeur du premier mouvement est une évocation évidente de Beethoven. Mendelssohn lie en revanche l'Adagio serein en la majeur et l'Allegro heurté en la mineur par un trille de l'alto, là où Beethoven enchaînait sans liaison. Le second mouvement Adagio non lento est un Lied cantabile suivi d'un long fugato au chromatisme très travaillé annonçant une complainte mouvementée. Le tout s'achève dans la paix après une longue cadence du premier violon. L'Intermezzo est sans doute l'élément le plus révolutionnaire de ce quatuor. Il s'agit d'un intermède simple, d'inspiration presque populaire, qui contraste avec la complexité du mouvement précédent. Le finale Presto émerveille par son audace. Il termine le quatuor avec puissance et théâtralité. L'inspiration est là encore beethovenienne. Le thème du deuxième mouvement revient alors, puis l'énoncé de l'introduction du premier mouvement pour ensemble, terminer l'œuvre dans l'apaisement. Hommage exalté d'un jeune compositeur à son ainé, ce quatuor reste l'un des plus inventifs et téméraires de Mendelssohn.

© Auditorium du Louvre 2011

© Photo : Ellen Appel

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