Christoph Eschenbach dirige Mahler, Symphonie n°8 « Des Mille »

« Je viens de terminer ma Huitième. C'est la plus grande de toutes celles que j'ai composées jusqu'ici. Elle est si originale de contenu et de forme que je ne saurais jamais vous la décrire. Imaginez que l'univers se mette à résonner et à retentir. Ce ne sont plus des voix humaines, mais des planètes et des étoiles qui tournent. » (Gustav Mahler, août 1906).

La Huitième Symphonie de Mahler est en effet une œuvre gigantesque, une symphonie de voix qui requiert un effectif d'un millier de musiciens, solistes, instrumentistes, choristes. Le compositeur rompait là avec une écriture exclusivement orchestrale installée dans ses trois précédentes symphonies. Il partait à la recherche des sonorités de l'ancienne musique d'église dans le cadre de la musique moderne. L'esprit de cette symphonie est à la fois religieux et profane, la seconde partie, la plus développée, s'inspirant du Faust de Goethe. Tout comme l'effectif nécessaire, qui demande la collaboration de plusieurs chœurs, l'espace dans lequel jouer cette œuvre est hors du commun.

La Huitième Symphonie était bien de son temps, romantisme gigantesque, et en avance sur lui. Les techniques de diffusion du son, les techniques de scène ont permis le 6 mars 2008 de se lancer dans l'aventure d'une exécution mahlérienne au Palais Omnisport de Paris-Bercy où, plus qu'un concert conventionnel, c'est une fresque sonore hors catégories que l'on a découverte. « Imaginez que l'univers se mette à résonner et à retentir. »