Concert

Akiko Suwanai et Nicholas Angelich interprètent Schumann, Prokofiev et R. Strauss

œuvres pour violon et piano

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Ce concert est présenté par

Casting

Akiko Suwanai — Violoniste

Nicholas Angelich — Pianiste

Programme

Le duo Akiko Suwanai et Nicholas Angelich ouvre la saison 2011-2012 de l'Auditorium du Louvre. La violoniste et le pianiste ont collaboré ensemble à plusieurs reprises déjà, notamment à l'occasion d'un concert à l'Auditorium du Louvre en septembre 2009 (événement retransmis par medici.tv).


Robert Schumann – Deuxième sonate en ré mineur opus 121

Composée en quelques jours seulement entre fin octobre et début novembre 1851, cette Deuxième Grande Sonate, fut retravaillée par la suite dans le détail. Le compositeur ne la propose d'ailleurs à l'éditeur Breitkopf et Härtel que deux ans plus tard, en 1853. La publication n'interviendra pas immédiatement. Schumann est déjà interné à Endenich quand la sonate est publiée en novembre 1854. Jouée tout d'abord devant un petit cercle d'amis, la Sonate en ré mineur opus 121, est créée publiquement le 29 octobre 1853 à Düsseldorf par Clara Schumann et Joseph Joachim. Elle est dédiée à un autre grand violoniste et ami du compositeur, interprète des trois Quatuors opus 41, Ferdinand David.

Le premier mouvement au tempo « Assez lent puis vif », commence par une succession d'accords très secs au deux instruments. Soudainement, une octave susurrée au violon amorce la deuxième partie de l'introduction toujours lente qui amène le thème principal du mouvement. Suivant le principe du fugato, chaque instrument présente successivement ce thème dans l'Allegro.

Le second mouvement Très animé, est un Scherzo en ternaire à deux temps. À l'unisson d'abord, une balade percussive amorce ce mouvement tout en rupture. Une transition fortissimo construite autour d'accords puissants annonce le troisième mouvement. Les indications du compositeur pour ce troisième mouvement : doucement, simplement, illustre tout à fait l'ambiance du thème, « délicat », d'une sérénité extrême. La première variation s'apparente presque à de la musique sacrée. La seconde en revanche est plus syncopée, offrant ainsi une rupture soudaine avec l'atmosphère générale de ce mouvement. Les variations suivantes amènent de nouveau la paix et nous replongent dans le recueillement. Le finale Très mouvementé retrouve la tonalité de ré mineur et le « Sturm und Drang » initial.

Serge Prokofiev – Cinq mélodies pour violon et piano opus 35bis

Écrites initialement pour la chanteuse Nina Kochitz en 1920, ces Cinq mélodies sans paroles ne sont pas destinées au violon. L'opus 35 « bis » est donc une transcription du compositeur, de ces petites pièces, initialement vocales, de l'opus 35. C'est en Californie que Prokoviev compose la version originale. Nina Kochitz, accompagnée au piano par le compositeur crée la partition l'année suivante, à New York.

Dès le départ, Prokofiev trouve ces mélodies très « instrumentales » et décide en 1925, avec l'aide du violoniste Paul Kochansky, d'en écrire une version pour violon et piano. Le violoniste polonais, professeur à la Juilliard School de New York, donne à Prokofiev quelques indications techniques. Il lui permet de traduire son travail en langage violonistique. Kochansky y intègre tout le panel technique de son instrument, conférant à ces petites pièces, une grande vélocité. Le « lyrisme » extrême de cet opus initialement vocal, reste cependant très présent.

Richard Strauss – Sonate en mi bémol majeur opus 18

Cette sonate, la dernière grande œuvre de musique chambre au sens classique de Richard Strauss, marque la fin des années d'apprentissage du compositeur avant la période bénie des poèmes symphoniques. Composée entre 1887 et 1888, l'œuvre s'ouvre par un Allegro ma non troppo de forme sonate dont la mélodie quasi-infinie du deuxième thème est déjà caractéristique du langage straussien de la maturité. Les souvenirs du mouvement lent de la Sonate pathétique de Beethoven et du Roi des Aulnes de Schubert passent dans l'Andante cantabile central. Intitulée Improvisation, cette page charmante et gracieuse voit le violon dérouler naturellement de somptueuses arabesques. Précédé d'une brève et mystérieuse introduction Andante, le final Allegro retrouve le ton héroïque et conquérant du mouvement initial.

© Auditorium du Louvre

Musée du Louvre : Henri Loyrette, président directeur ; Monique Devaux, directrice artistique des concerts.

Ce concert sera retransmis en direct sur France Musique.

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