Découvrez toutes les nuances de la Cinquième de Beethoven : cinq légendaires interprétations pour cinq expériences différentes
Il est vrai que dans cette Cinquième Symphonie, la musique de Beethoven est à son apogée, plus puissante que jamais. Pourtant, son style est également moins emphatique que dans la Symphonie « Héroïque ». La forme elle-même est essentielle, cohérente sur le plan interne et dépourvue d'expansions rhétoriques. Les thèmes émergent de manière claire et concise : il suffit de considérer le motif d'ouverture, l'emblématique « trois notes plus une » (c'est le destin qui frappe à la porte, comme Beethoven lui-même l'a énoncé). Cinq chefs d'orchestre légendaires ont répondu à cet appel, et vous pouvez découvrir ici leurs sublimes interprétations. Ainsi, vous pourrez revivre l'émotion de l'exceptionnel Herbert von Karajan, en compagnie d’un orchestre remarquable dans ce répertoire, l’Orchestre philharmonique de Berlin. Vous pourrez ensuite noter un lien évident entre l'élève et le maître, en écoutant Claudio Abbado, le successeur de Karajan, à la tête du prestigieux orchestre berlinois ! En parlant de Beethoven, celui-ci a d’ailleurs tenu ce propos : « Avec Beethoven, on n'est jamais à l'abri d'un accident : avec Beethoven, on ne cesse jamais d'apprendre ». Dans ce panel d'interprétations proposé par medici.tv, la Cinquième Symphonie de Beethoven est magistralement interprétée par Sir Georg Solti : préparez-vous à être catapulté au premier rang du Royal Albert Hall, où en 1985, l'éminent chef d'orchestre a dirigé le l’Orchestre symphonique de la BBC dans une interprétation destinée à rester dans l'histoire. Enfin, découvrez une performance historique : Daniel Barenboim en concert avec le West-Eastern Divan Orchestra, pour la première fois en Cisjordanie. Ainsi, la musique classique et la Cinquième de Beethoven deviennent l'occasion d'une réconciliation historique que seule la musique peut réaliser.
Sur medici.tv, vous pouvez écouter les plus belles interprétations de la Cinquième de Beethoven
« La Cinquième Symphonie de Beethoven s'élève vers un point culminant de plus en plus fort, entraînant irrésistiblement l'auditoire dans le royaume illimité des esprits. Rien n'est plus simple que la phrase principale du premier Allegro, composée de deux temps seulement, qui au début, à l'unisson, ne donne même pas à l'auditeur une tonalité précise. [...] La poitrine, oppressée et confinée dans le pressentiment d'une monstrueuse menace de ruine, semble chercher puissamment l'air dans des sons aigus ; mais aussitôt, une figure amie passe brillamment devant elle, illuminant la nuit obscure traversée de frissons. » - E. T. A. Hoffmann
C'est par ces mots que le caractère visionnaire et fascinant de cette Cinquième de Beethoven a été analysé par Hoffmann dans le plus important journal musical de son temps, où le critique a illustré et mis en évidence toute la complexité et l'ambition intellectuelle d'une telle partition. En effet, les innovations sont nombreuses, à commencer par le premier mouvement, qui est peut-être l'exemple le plus parfait de la signification tragique de la tonalité do mineur et, en même temps, de la dialectique de Beethoven fondée sur le contraste entre deux idées : l'une colérique et l'autre, implorante. Mais ce qui rend célèbre le premier mouvement de la Cinquième de Beethoven, c'est avant tout son efficacité mémorielle, avec ces fameux « trois notes plus un » réitérés, qui symbolisent (comme l'a dit le compositeur lui-même) « le destin qui frappe à la porte ». La deuxième idée musicale de la Cinquième de Beethoven est comme une parenthèse dans un autre monde, lui aussi dense et complexe. Elle est interrompue par des silences soudains et des voix instrumentales individuelles, ce qui confère à la pièce un caractère angoissant et inquisiteur. Vient ensuite l'Andante con moto (en la bémol majeur), qui installe une atmosphère paisible, caractérisée par un mouvement régulier et calme. Ici, deux thèmes mélodiques alternent dans une page d'élégance rappelant le style de Mozart, enrichie de variations délicates et séduisantes. Quant au Scherzo classique du troisième mouvement, il est qualifié, dans la Cinquième de Beethoven, d'Allegro, élargissant ainsi sa fonction première de douceur et de réconciliation, avec l'utilisation inquiétante des contrebasses qui émergent dans une écriture fuguée pianissimo selon une technique déjà employée dans la Symphonie Héroïque. À partir de ce pianissimo, un long épisode de transition se déploie, reliant (pour la première fois dans l'œuvre de Beethoven) les deux derniers mouvements de la Cinquième Symphonie. De ce silence agité émerge le grand final : l'Allegro. Il évolue à travers des concepts musicaux tels que l'hymne et la marche, en mettant l'accent sur la cadence finale, culmination qui annule et réconcilie toutes les contradictions. En résumé, cette symphonie introduit de nombreuses innovations, au-delà des simples aspects techniques. En 1918, le musicologue Paul Bekker écrivait que la grande révolution de la Cinquième Symphonie de Beethoven ne résidait pas tant dans l'invention d'un nouveau modèle symphonique que dans la conception d'un nouveau public, que l’on pourrait qualifier d’universel. En effet, il précise à propos de la Cinquième Symphonie de Beethoven : « L'image idéale d'un public pour lequel Beethoven écrivait et dans lequel il puisait la force et l'élan de ses idées, représentait un développement ultérieur du grand mouvement démocratique qui, à partir de la Révolution française, a conduit aux guerres de libération allemandes. [Nous pouvons le percevoir à nouveau chaque fois que nous ressentons en nous le pouvoir cathartique et solennel d'une symphonie de Beethoven, car nous devenons alors le public pour lequel Beethoven a composé, la communauté à laquelle il s'adresse ». La Cinquième Symphonie de Beethoven nous relie donc à un public intemporel, composé des grands hommes du passé. Rejoignez cette communauté de passionnés de musique de toutes les époques sur medici.tv, la meilleure plateforme de streaming de musique classique !