Street Scene de Kurt Weill
John Fulljames (mise en scène), Tim Murray (direction) — Avec Geoffrey Dolton, Jeni Bern, Scott Wilde...
Casting
John Fulljames — Mise en scène
Dick Bird — Décors et costumes
James Farncombe — Création lumières
Poti Martin — Concepteur de son
Paulo Szot — Frank Maurrant
Patricia Racette — Anna Maurrant
Mary Bevan — Rose Maurrant
Geoffrey Dolton — Abraham Kaplan
Jeni Bern — Greta Florentino
Scott Wilde — Carl Olsen
Lucy Schaufer — Emma Jones
Harriet Williams — Olga Olsen
Eric Greene — Henry Davis
Joel Prieto — Sam Kaplan
Gerardo Bullón — George Jones
Michael J.Scott — Lippo Fiorentino
Marta Fontanals-Simmons — Jennie Hildebrand
Programme
C’est après avoir fui l’Allemagne nazie pour les États-Unis que Kurt Weill compose Street Scene. Emerveillé par la vitalité de la scène musicale américaine, il réconcilie le musical de Broadway, le jazz, les tubes nord-américains et l’opéra européen traditionnel – avec ses récitatifs, ses airs, ses chœurs, son lyrisme italien. À mi-chemin entre L’Opéra de quat’sous brechtien et le plus tardif West Side Story de Bernstein, dans un livret tiré de la pièce du grand dramaturge Elmer Rice (lauréat du Pulitzer Price lorsqu’il est publié en 1928), Street Scene a conquis sa propre théâtralité. Sous l’agile baguette de Tim Murray, cette nouvelle et rayonnante production de John Fulljames rend compte de l’énergie électrique des rues de New York, d’où vient toute l’inspiration du compositeur.
L’East Side New York est le nid d’une multitude de vies et situations précaires, avec leur romances, disputes, commérages, tromperies, catastrophes, souvent poussées à leurs limites. Frank, homme au fort caractère et sujet au violence, ne voit pas le désespoir dans lequel plonge sa femme, Anna, en raison de son manque d’affection. Quand il la surprend avec son amant, il les tue tous deux et se retrouve en prison, laissant leur fille Rose détruite. Après avoir été harcelée par deux servants, celle-ci manque aussi sa chance en amour. L’opéra s’achève sur le tableau du quartier new-yorkais où coexistent ces événements tristement banals, dans l’indifférence la plus totale.