Siberia de Giordano
Roberto Andò (mise en scène), Gianandrea Noseda (direction) – Avec Sonya Yoncheva (Stephana), Giorgi Sturua (Vassili), George Petean (Gléby)...
Casting
Roberto Andò — Mise en scène
Gianni Carluccio — Décors, création lumières
Nanà Cecchi — Costumes
Luca Scarzella — Conception vidéo
Programme
« Profite donc de ton soleil, s’il y a du soleil. Profite donc de la lune, si la lune est là. Il y a de la vie même dans la mort, y compris pour toi. » Sans préambule orchestral, ces mots chantés par un chœur d’hommes qui ouvrent Siberia d’Umberto Giordano ne laissent que peu d’équivoque sur l’aspect funeste qui fait le cœur de l'œuvre. Composé en 1898 mais tombé dans l’oubli à partir de 1927, il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que cet opéra soit de nouveau donné. Cette production du Maggio Musicale Fiorentino, qui compte la soprano bulgare Sonya Yoncheva dans le rôle principal féminin, déplace l’intrigue de la Russie à la fin du XIXe siècle à l’Union Soviétique de Staline, dans un décor sinistre et enneigé.
Et pour cause, si c’est un opéra composé par un italien et dont les paroles résonnent dans sa langue natale, c’est de la culture russe, Dostoïevski en particulier, dont s’inspire le livret de Luigi Illica. Siberia, c’est l’histoire de Stephana, maîtresse du prince Alexis mais dont le cœur est promis à Vassili, un jeune soldat prêt à partir à la guerre. Lorsque, lors d’une altercation, Vassili tue le Prince, il est arrêté et envoyé au bagne et Stephana décide de renoncer à sa vie de luxe pour suivre son bien-aimé. Alors qu’elle tente finalement de s’évader avec lui, elle est tuée et meurt dans ses bras. L’opéra comporte trois actes, et chacun porte un nom : “La femme”, “L’amoureuse” et “L’héroine”. C’est donc bien Stephana qui est au centre de l’intrigue : alors qu’elle vivait pour le luxe, c’est son amour pour Vassili et son sacrifice final qui lui permet d’atteindre la rédemption.
