Aïda de Verdi

Comment monter Aïda de Verdi en 2024 sans tomber dans un orientalisme désuet ? Pour le metteur en scène Robert Carsen, la réponse a été simple : déplacer l’action dans un tout autre contexte, une dictature imaginaire qui a tout pour glacer le sang. Dans des décors de béton froids et oppressants, les remarquables solistes (on retrouve Elena Stikhina dans le rôle-titre, Francesco Meli dans celui de Radamès, Ludovic Tézier en Amonasro et Soloman Howard dans un Ramphis d’anthologie) et les innombrables membres du chœur de la Royal Opera House, revêtus d’uniformes militaires, déroulent sous les yeux d’un public paralysé par l’inquiétude aussi bien que par le suspense l’action de ce chef-d’œuvre du grand opéra. Mentionnons également la séquence de ballet, chorégraphiée par Rebecca Howell, à qui profite allègrement ce cadre martial…