La première partie de ce documentaire en trois volets est consacré à l'attachant Joseph Schmidt. Né en 1904, il vit sa première expérience de chant en tant qu'alto à la Synagogue de Czernowitz en Roumanie. Il a grandi dans la plus pure tradition des cantors, qui sont des musiciens formés à l'art vocal afin de guider la synagogue dans la prière chantée. Sa petite taille l'empêche de jouer dans des opéras, mais sa voix « radieuse », comme l'appelle Jürgen Kesting, est parfaite pour les diffusions radiophoniques. Il a enregistré énormément pour les labels Ultraphone et Parlophone, ainsi que pour des émissions de radio, et a joué dans plusieurs films, en anglais et allemand. Il connut un succès formidable au niveau international, surtout aux Pays-Bas et en Belgique, après avoir été interdit de représentation par les nazis en Allemagne et en Autriche.

Ivan Kozlovsky compta parmi les plus grandes célébrités de l'opéra soviétique, mais il est aussi connu pour avoir été le producteur et directeur de sa propre compagnie d'opéra. Il a également longtemps enseigné au Conservatoire de Moscou. Ivan Kozlovsky est aussi bon acteur que chanteur, une qualité rare. Il joua un rôle de premier ordre dans le monde lyrique de la Russie : il est apparu dans une cinquantaine d'opéras, et a interprété quelque 1200 mélodies russes, ukrainiennes, anglaises et allemandes.

Le dernier volet de la série est consacré à Jussi Björling. Ce ténor suédois est, au même titre que Beniamino Gigli et Enrico Caruso, l'un des plus talentueux du 20ème siècle. Ce documentaire rassemble des témoignages précieux de sa famille et des analyses détaillées de sa technique de chant par des spécialistes (dont Jürgen Kesting et Stefan Zucker). Sa voix ensoleillée emplissait les salles, et malgré sa grande statique en termes de jeu d'acteur, les experts en font néanmoins le véritable successeur de Caruso.