Concert

Diego Tosi, Neuburger et le Quatuor Modigliani

Musique de chambre de Chausson et Ravel

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Casting

Programme

Musée du Louvre : Henri Loyette, président directeur ; Monique Devaux, directrice artistique des concerts.

Ernest Chausson, Concert pour piano, violon, et quatuor à cordes, en ré majeur, op. 21

En 1886, Ernest Chausson est nommé au poste de secrétaire de la Société Nationale de Musique, où il rejoint son ami Vincent d'Indy et son maître César Franck, qui souhaitent faire entrer des œuvres étrangères au répertoire de la S.N.M. C'est dans ce contexte que Chausson compose le Concert pour piano, violon et quatuor à cordes, entre 1889 et 1890. Dédié à Eugène Ysaÿe, ce Concert, que l'on appelle parfois à tort Sextuor, est structuré en quatre mouvements qui ne furent pas composés successivement par Chausson, mais qu'il agence a postériori. L'ouverture, très ferme, annonce le ton du premier mouvement, fait d'élans passionnés et de tentations mélancoliques. Puis sont juxtaposées deux atmosphères en clair-obscur : la magnifique Sicilienne, mouvement léger et lumineux, et le mouvement Grave, une plainte sombre et tourmentée. Le Finale qui achève l'œuvre semble retourner vers la lumière, avec son dénouement en ré majeur. L'œuvre est présentée à Bruxelles en mars 1892, puis à Paris, le 23 avril, et rencontre tout de suite un grand succès.

Maurice Ravel, Quatuor en fa majeur

Écrit entre 1902 et 1903, alors que le compositeur subit échec après échec au Prix de Rome, le Quatuor en fa majeur est dédié au « cher » maître de composition de Ravel, Gabriel Fauré. Mais celui dont on peut lire l'influence dans l'œuvre, ce n'est pas Fauré, mais Claude Debussy, qui par son Quatuor à cordes en sol mineur paru dix ans plus tôt, marqua profondément le jeune Ravel. L'influence est tellement lisible que le parallèle entre les deux compositeurs est bientôt établi, et Romain Rolland va même jusqu'à taxer Ravel d'être « plus debussyste que Debussy ».

Cette œuvre peut être considérée comme l'une des premières manifestations de la maturité artistique de Maurice Ravel. Lui-même s'en rend bien compte, lorsqu'il écrit quelques années plus tard : « Mon quatuor en fa répond à une volonté de construction musicale imparfaitement réalisée, sans doute, mais qui apparaît beaucoup plus nettement que dans mes précédentes compositions. »

La structure du quatuor repose sur un système d'oppositions et de réminiscences. Les oppositions, particulièrement flagrantes dans les deux premiers mouvements, sont celles que Ravel pose entre de grandes phrases douces ou lyriques, aigues, bondissantes ou chantantes, en les faisant se confronter et s'entremêler. Les réminiscences se lisent dans les deux derniers mouvements, qui en appellent à l'Allegro moderato, et dans le quatrième mouvement, Vif et agité, se clôt sur un finale tout en entrelacs, renvoyant aux motifs du premier mouvement, créant ainsi dans l'œuvre un perpétuel retour sur elle-même. En 1910, lorsque Ravel songe à modifier ce finale, Debussy lui adresse cette supplique : « Au nom des Dieux, de la Musique et du mien, ne touchez à rien de ce que vous avez écrit de ce quatuor ! ».

© Auditorium du Louvre 2011

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