Concert

Le Quatuor Artemis interprète Mendelssohn, Bach-Piazzolla et Schubert

Auditorium du Louvre. En lien avec l'exposition « De l'Allemagne, 1800-1939, de Friedrich à Beckmann »

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Ce concert est présenté par

Casting

Quatuor Artemis

Vineta Sareika — Violoniste

Gregor Sigl — Violoniste

Friedemann Weigle — Altiste

Eckart Runge — Violoncelliste

Programme

Bruno Monsaingeon les a filmés  : retrouvez Vineta Sareika, Gregor Sigl, Friedemann Weigle et Eckart Runge en direct de l'Auditorium du Louvre sur medici.tv !

Formé en 1989 par quatre étudiants de la Musikhochschule de Lübeck, le Quatuor Artemis a suivi l'enseignement de Walter Levin (premier violon du Quatuor LaSalle) et du Quatuor Alban Berg avant d'obtenir le premier prix des concours Deutscher Musikwettbewerb en 1995, ARD en 1996 et Paolo Borciani en 1997.

Le quatuor interprète ici deux œuvres de Mendelssohn et Schubert, ainsi que Fuga del Angel (lire la note ci-dessous).

L'Auditorium du Louvre dédie ce concert à la mémoire de Henri Dutilleux.

Notes sur Fuga del Angel
par Eckart Runge

Lorsqu'on nous a demandé de remettre au programme notre arrangement de la Suite del Angel de Piazzolla, nous avons souhaité le compléter avec un nouvel élément, quelque chose qui puisse s'intégrer dans notre répertoire d'alors, c'est-à-dire de la musique en lien avec Mendelssohn, et qui puisse être mise en parallèle avec la musique de Piazzolla.

Nous avons alors décidé d'assembler avec la Suite del Angel des extraits du premier livre du Clavier bien tempéré et de l'Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach. Ces œuvres a priori sans aucun lien sont en réalité liées par des connexions inattendues qui permettent d'écouter chacune des pièces sous un nouveau jour.

Piazzolla était déjà l'un des compositeurs de tango les plus célèbres d'Argentine lorsqu'il murit le souhait de devenir compositeur classique. Il a alors étudié la composition au conservatoire de Buenos Aires auprès d'Alberto Ginastera qui lui a fait découvrir Jean-Sébastien Bach dont le style contrapuntique fascina le jeune compositeur. Il découvrit que cette technique consistant à juxtaposer des voix multiples avançant dans un même mouvement les unes à côté des autres (par opposition à une mélodie accompagnée de cordes) permettait d'intensifier la concentration de l'expression, comme pour le tango dans lequel deux partenaires interagissent. Avec les influences harmoniques du jazz et l'esprit rythmique du tango, la technique de composition contrapuntique est devenue un élément de style essentiel du langage musical de Piazzolla dans Tango Nuevo.

Trois siècles plus tôt, J.-S. Bach a quant à lui développé la forme du contrepoint proprement dite, influencé tout au long de son travail par des formes de musique populaire et leur rythmique très particulière, qui seront sublimées dans ses Suites et notamment des danses de l'époque telles que les bourrée, gavotte et sarabande.

La juxtaposition de ces deux compositeurs nous permet d'écouter comment le tango, loin du cliché d'une musique volage de passion sans fin et d'abandon, tire son intensité de l'austérité. Il en va de même pour la musique de J.-S. Bach qui, malgré la persistance d'idées fausses sur le sujet, n'est pas seulement une musique pieusement intellectuelle mais au contraire marqué par une énergie sensuelle et très terre-à-terre. C'est ainsi que nous avons l'opportunité dans la Fuga del Angel de rompre avec des idées reçues et d'écouter avec une oreille nouvelle cette musique comme si c'était la première fois.

Eckart Runge, violoncelliste du quatuor Artemis, 2012.

Musée du Louvre : Jean-Luc Martinez, président directeur ; Monique Devaux, directrice artistique des concerts.

© Photo : MolinaVisuals

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