En 1973, Mitsuko Uchida prend une décision importante : elle cesse de suivre des cours, décidant d'assumer elle-même ses choix et ses erreurs et déménage à Londres (où elle réside d'ailleurs toujours). Elle se classe deuxième au Leeds en 1975. La reconnaissance tarde toutefois malgré les prix. En 1982, son interprétation au Wigmore Hall de Londres de l'intégrale des sonates de Mozart soulève l'enthousiasme du public et de la critique. Un représentant de la compagnie Philips, présent dans la salle, l'engage aussitôt pour endisquer un coffret des 19 sonates. Cet enregistrement paru en 1989 lui mérite des prix prestigieux. Elle a également enregistré l'intégrale des concertos de Mozart et se propose de les rejouer en concert entre 2000 et 2010, assumant les rôles de soliste et de chef d'orchestre.
Malgré sa réputation et sa popularité, Uchida ne donne pas plus de 50 concerts par année, et n'enregistre qu'un CD (exclusivement pour Philips). Malgré une présence intrigante sur scène, elle préfère rester au service de la musique et fait toujours passer sa personnalité au second plan.
Les intérêts musicaux de Mitsuko Uchida ne sont pas limités à Mozart, bien au contraire. Au cours des 15 dernières années, ses interprétations de Schubert, Beethoven, Schumann, Debussy, Bartok et Schoenberg ont su toucher un public nombreux et de rallier la critique. Mme Uchida se distingue des autres pianistes de sa génération par une concentration à toute épreuve, une technique fluide, un parfait équilibre entre ses deux mains, des traits limpides, une utilisation magistrale de la pédale et une façon exceptionnelle d'extraire des accords toute leur richesse harmonique.