Don Carlo de Verdi

Ce gargantuesque grand opéra à la française, accompagné de ballets et de grandioses scènes chorales, fait preuve d’un goût plus européen de la part de son auteur, grâce aussi au libretto de Joseph Méry et Camille du Locle, tiré de la tragédie homonyme de Schiller. En effet, la grande modernité de l’œuvre se manifeste par la subtile analyse psychologique des personnages, hésitants entre devoir public et plaisir personnel, présentée par une action dynamique et incessante.

Au casting on trouve Matthew Polenzani, qui porte sur scène un Don Carlos raffiné et mélancolique, souffrant de son amour impossible pour sa belle-mère la princesse de France, incarnée par Ailyn Pérez. A ses actions s’oppose son père, le roi Philippe II, incarné par Michele Pertusi, représentant d’une monarchie absolue et tyrannique, hostile aux idées révolutionnaires du marquis Rodrigue, interprété par le baryton Ludovic Tézier. La célèbre Elīna Garanča, en revanche, après ses succès dans Carmen et Cavalleria rusticana, retourne au théâtre San Carlo en tant que la jalouse princesse Eboli, tandis qu’Alexander Tsymbalyuk, dans la peau du Grand Inquisiteur, évoque l’ombre sombre du tribunal de l’Eglise Catholique. 

La direction de Juraj Valčuha et la régie de Claus Guth, dans sa première apparition au San Carlo, donnent le jour à cette superbe mise en scène, grâce aussi aux costumes de Petra Reinhardt et aux décors d’Etienne Pluss.

Elīna Garanča apparaît grâce à l’aimable autorisation de Deutsche Grammophon.

Photos © Sarah Katharina Hochmayer (Elīna Garanča) / Gregor Hohenberg (Ludovic Tézier) / Dario Acosta (Ailyn Pérez) / (Matthew Polenzani) / Roberto Ricci (Michele Pertusi)