« J'ai passé ma vie avec ce peuple de demi-dieux ; je me figure qu'ils m'ont connu, tant je les connais », écrit Berlioz dans une lettre de juin 1859 à Carolyn de Sayn-Wittgenstein, la compagne de Liszt devenue sa confidente pendant la genèse des Troyens. Si deux années seulement ont suffi à l'écriture des Troyens, c'est sûrement parce que L'Énéide de Virgile hante le compositeur depuis son adolescence. Pour cet opéra qui sera son dernier, Berlioz voit grand : un orchestre pléthorique, 21 solistes, des ballets, un cheval de Troie, 4h de musique... L'opéra monumental est ici mis en scène par David McVicar à Covent Garden. La distribution est exceptionnelle – Bryan Hymel en Enée, Eva-Maria Westbroek en Didon et Anna Caterina Antonacci en une Cassandre anthologique – et les décors spectaculaires !
Photo : © Bill Cooper