Le subversif opéra de Chostakovitch, mis en scène par Martin Kušej pour le 100e anniversaire du compositeur ! Avec la soprano néerlandaise Eva-Maria Westbroek dans le rôle-titre, qui faisait alors ses débuts plus qu'attendus au Nederlandse Opera !
Dans le deuxième opéra de Chostakovitch, l'ennui de la vie quotidienne russe détermine le destin de la protagoniste Katerina Ismailova. C'est une œuvre sur la nature irrépressible des désirs sexuels, sur la violence érotique, et sur la libération. Le caractère explicitement sulfureux de certaines scènes ont pu choquer les premiers publics de l'opéra. Pourtant, Lady Macbeth se voulait moins un manifeste du libertinage qu'une ode à l'amour... et à la liberté en général, en temps de répression gouvernementale. Le succès initial de l'œuvre fut bien vite réduit au silence par la publication officielle dans La Pravda (le journal du Parti Communiste), qui condamna fermement l'œuvre. Une attaque annonciatrice de la censure généralisée et du combat sans merci qui allaient peser durant le reste du siècle sur le monde de la musique soviétique...
En 2006, Der Nederlandse Opera (l'opéra d'Amsterdam) programmait cet opéra pour célébrer les cent ans du compositeur. Mariss Jansons, chef principal du Royal Concertgebouw Orchestra, et interprète réputé des partitions de Chostakovitch, était pour la première fois invité à diriger au DNO.
Cette production, pour le moins suggestive, est l'œuvre du metteur en scène autrichien Martin Kušej. Issu de la nouvelle scène, Kušej s'est déjà fait un nom au Salzburger Festspiele ainsi qu'au Staatstheater Stuttgart.
Alors que la divine Eva-Maria Westbroek fait ses débuts au DNO dans le rôle de Katerina Lvovna Ismailova, les vétérans de l'opéra se partagent le reste du casting : la basse russe Anatoly Kotcherga (Boris Timofeyevich Ismailov), le ténor slovaque Ludovit Ludha (Zinovy Borisovich Ismailov) et le ténor britannique Christopher Ventris (Sergey).