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Interplay : quand la musique et la science se rencontrent

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Casting

Daniel Harding — Chef d'orchestre

Professeur Brian Cox — Scientifique

Orchestre symphonique de la radio suédoise

Programme

Il cherche à construire des passerelles entre deux sphères a priori déconnectées : la musique et la science.

Daniel Harding, l'un des chefs d'orchestre les plus brillants de sa génération, à la tête de l'Orchestre symphonique de la radio suédoise, a initié le projet "Interplay" à la Berwaldhallen. Cette série de douze événements combine concerts, débats ou lectures et rassemble musiciens et spécialistes issus du monde scientifique.

Mathématiciens, astronomes, linguistes et philosophes s'emparent ainsi aux côtés des musiciens de thématiques allant des neurosciences à la rhétorique, avec un objectif commun : faire réfléchir.

« Qu'est ce que la vie ? D'où vient-elle  ?, interroge Daniel Harding. Ce sont là de vieilles questions philosophiques, et les arts ont toujours été l'un des moyens avec lesquels les hommes ont appréhendé ces questions ; nous avons vécu la période des grands philosophes, et nous avons eu l'art, et la musique, qui reflètent ces grandes idées de l'humanité. Nous vivons à une époque où les meilleures réponses que nous pouvons apporter, en tant qu'êtres humains, à ces questions des plus importantes, proviennent de la science, et donc nous ne pouvons pas nous permettre d'être déconnectés de la science à l'Age de la science ! »

« Où sont les Michel-Ange, Leonard de Vinci, Shakespeare, Mozart ? reprend le jeune chef d'orchestre. Où sont ces grandes figures dont on se souviendra dans des centaines d'années, et dont on se dira qu'elles ont changé le cours de l'humanité à travers leur pensée, leur imagination et leur créativité ? Je me que ces personnes sont peut-être aujourd'hui sont les scientifiques. »

Dernier invité en date en date d'"Interplay" : Brian Cox. Physicien des particules et accessoirement, ancienne rockstar, il est aujourd'hui un vulgarisateur de renommé mondiale de la cosmologie. L'adhésion de ce scientifique à "Interplay" apparaît d'autant plus évidente lorsqu'il évoque son affinité pour le compositeur Malher, dont Le Chant de la Terre est l'une des bandes sonores de l'événement.

« Écoutez Mahler, il lutte avec l'idée de la finitude de l'existence, et ce qui est intéressant, c'est que la science et la cosmologie moderne rendent cette idée plus pertinente aujourd'hui, s'enthousiasme Brian Cox. Le contexte scientifique est différent, mais je pense que la question est la même : "qu'est-ce que cela signifie pour une civilisation ou un individu d'avoir une durée de vie limitée dans un univers infini ?" Si nous sommes la seule civilisation dans la galaxie de la Voie lactée, cela signifie-t-il que nous sommes rares ? Ce qui, je pense, veut dire que nous sommes précieux ! »

« Il y a des thèmes dans Mahler qui semblent vous inviter à apprécier la vie, à la célébrer pendant qu'il en est temps, à chérir chaque moment, et je pense que c'est ce que la science moderne nous dit aussi, poursuit le physicien. À moins d'envisager un voyage interstellaire ou une colonisation de la galaxie, l'humanité entière est vouée à être de passage. Ce que beaucoup de grands artistes ont compris, selon moi, c'est que cet aspect éphémère rend notre existence précieuse. Il paraît évident que si vous avez quelque chose qui est éphémère et rare, et donc précieux, alors vous devez le protéger. »

« Vous pouvez entendre dans la musique de Mahler un questionnement sur l'existence de la race humaine ou sur l'univers lui-même. Ecouter de la musique, fut-elle vieille de 100 ans ou plus, peut ainsi se révéler extrêmement pertinent pour tenter de comprendre le sens des nouvelles découvertes. Quel est le sens de la cosmologie ? Eh bien, Mahler peut vous aider, parce que c'est une question semblable à «quel est le sens de ma simple vie ? », considère Brian Cox.

Outre Le Chant de la Terre de Malher, cette réflexion sur la cosmologie s'est également appuyée sur une pièce contemporaine pour violon et orchestre inspirée de la mission spatiale "Voyager" – soit un exemple de l'influence réciproque entre les arts et les sciences. Elle s'intitule Voyager Violin Concerto et a été composée par Dario Marianelli. L'orchestre comptait en son sein le jeune et talentueux violoniste Jack Liebeck.

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