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Armistice de 1918 : le Philharmonique de Vienne et Yuja Wang célèbrent la paix

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Yuja Wang — Pianiste

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Le Philharmonique de Vienne a commémoré l'armistice de la Première Guerre mondiale en donnant un « Concert pour la paix » à l'Opéra royal du Château de Versailles, livrant une performance inoubliable sous la direction du chef d'orchestre Franz Welser-Möst qui avait conçu le programme : un voyage musical qui nous emmène après un prologue, de la dévastation à l'espoir et à la contemplation.

« Je crois que ces jours de commémoration sont vraiment là pour nous inciter à faire une pause et à réfléchir sur ce qui s'est passé et sur la manière dont nous avons évolué depuis cent ans, » estime Franz Welser-Möst avant d'ajouter : « C'était ce qu'il y avait d'important pour moi dans le choix des pièces. » Le chef d'orchestre évoque ensuite le parcours qu'il propose lors de ce concert : « Au début, il y a cette foi en l'humanisme, cette vision de l'humanisme. Elle est suivie par l'horreur de la guerre et par cette question : Que faisons-nous ensuite ? » Alors que la guerre fait rage, Gustav Holst compose une suite pour orchestre qui comprend notamment le mouvement « Mars, celui qui apporte la guerre ». « Cette pièce a quelque chose d'intensément menaçant : on a l'impression d'entendre une armée entière se mettre en marche, » estime le chef d'orchestre.

Les artistes eux aussi ont payé un lourd tribut lors de la guerre 14-18 en perdant la vie ou en étant blessés comme le pianiste autrichien Paul Wittgenstein qui a perdu son bras droit sur le champ de bataille. Maurice Ravel a composé un concerto spécialement pour lui. Une œuvre interprétée lors de ce concert par la charismatique Yuja Wang. « C'est incroyable, la manière dont il a écrit ça : c'est comme s'il avait trois ou quatre mains dans la tête, » assure Yuja Wang. « Il y a une mélodie principale, puis il y a ce [elle chante] au milieu : ce sont les plus belles harmonies qui soient et il y a tellement de subtilités et dans l'instrumentation qu'il utilise, dans les couleurs qu'il crée : c'est vrai qu'il y a un côté groovy et sauvage. » « Ce que j'aime, » confie la jeune femme, « c'est simplement cette puissance mystérieuse que cette pièce renferme et qui provient de ces trois motifs qu'il transforme sans cesse. » Et elle ajoute : « Cette puissance émane probablement de toute cette catastrophe lors de la guerre et j'aime cette puissance sombre. »

Le concert s'achève sur une méditation finale avec « La question sans réponse » de Charles Ives. « C'est une œuvre,»  précise Franz Welser-Möst, qui traite de cette question : « Qu'est devenue notre vision de l'humanisme ? Et on n'a pas encore trouvé de réponse, » fait-il remarquer.

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