Concert

Nathan Milstein interprète Mozart, Beethoven et Brahms

Philarmonia Orchestra, Norman del Mar (direction) - Ernest Lush (piano) - Georges Pludermacher (piano)

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Casting

Nathan Milstein — Violoniste

Ernest Lush — Pianiste

Georges Pludermacher — Pianiste

Programme

Dans le panthéon des violonistes du XXe siècle, Nathan Milstein, l'enchanteur.

Un son doux comme du velours, pur comme de l'eau de source, un archet infaillible, un sens aigu de la respiration musicale… Et il ne voulait pas être violoniste ! « Moi, le violon ne me disait rien, mais ma mère en avait décidé ainsi… » La mère de Nathan Milstein, qui voulait simplement calmer son petit garçon trop turbulent, a eu la bonne intuition.

Nathan, né le 31 décembre 1903 à Odessa, suit d'abord les cours de Piotr Stoliarski, qui formera également David Oïstrakh. Au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, dans la classe du plus éminent professeur de l'époque, Leopold Auer, il rivalise avec ses camarades dont un certain Jascha Heifetz. En 1921, il fait la connaissance de Vladimir Horowitz. Les concerts qu'ils donnent ensemble à travers l'Union Soviétique font sensation, et ils décident d'émigrer en Europe occidentale en 1925. Leur amitié durera toute leur vie.

Aux États-Unis en 1929, il fait des débuts spectaculaires sous la direction de Leopold Stokowski avec l'Orchestre de Philadelphie dans le Concerto de Glazounov, œuvre qu'il avait jouée pour son premier concert, à l'âge de dix ans, sous la direction du compositeur. À partir de là, il mène une vie trop heureuse pour laisser cours à des récits passionnés. Un prénom la résume : Marie-Thérèse qu'il choisit pour désigner son Stradivarius : Marie est le prénom de sa fille et Thérèse celui de sa femme. Grâce à la manière archi-souple et naturelle qu'il a de tenir son instrument, l'âge n'aura pas raison de sa sûreté d'archet. Il donnera des concerts presque jusqu'à sa mort en 1992, à l'âge de quatre-vingt-huit ans, rendant malgré lui justice à sa mère.

Une fois sa carrière établie, Milstein ne joue plus que ce qu'il aime : une centaine d'opus de Corelli à Prokofiev. Parfois, il s'agit d'un simple mouvement, n'hésitant pas à sacrifier ce qui ne lui plaît pas. Toute sa vie, il n'aura qu'un seul livre de chevet : les Sonates et Partitas de Bach qu'il grave en 1973 pour Deutsche Grammophon. Mais c'est avec Mozart qu'il nous donne rendez-vous dans un Concerto en la majeur un peu particulier : au premier mouvement du concerto, enregistré un soir de 1963 à Londres, succède l'Adagio en mi, qui n'est autre que la seconde version du deuxième mouvement et le Rondo en ut majeur enregistrés eux en 1957.

La Sonate pour violon et piano « Á Kreutzer » de Beethoven connaît un peu le même traitement : jugeant que Beethoven a raté l'andante, Milstein n'en joue que le premier mouvement et le final ! Qu'importe : en 1969 à Paris, enregistrée avec le tout jeune Georges Pludermacher, son partenaire pendant plusieurs années, Milstein en offre une version sublime, d'une rare intensité.

Pour conclure en harmonie avec ce programme kaléidoscopique, l'Allegro Giocoso du Concerto pour violon de Brahms, capté en 1963 à Londres avec le Philharmonia Orchestra. Du grand Milstein.

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