Concert

Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter jouent Prokofiev et Beethoven

Orchestre de Monte-Carlo, Okko Kamu

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Casting

Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo

Okko Kamu — Chef d'orchestre

Mstislav Rostropovitch — Violoncelliste

Sviatoslav Richter — Pianiste

Programme

Richter et Rostropovitch, la rencontre de deux géants autour de Beethoven et Prokofiev.

Beethoven, d'abord : le 30 août 1964, au Festival d'Edimbourg, Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter jouent, pour la seule et unique fois en concert, l'intégrale des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven. Les caméras de la BBC qui étaient là nous permettent d'entendre ces monstres sacrés dans la Quatrième sonate opus 102 n°1, une œuvre audacieuse typique de la dernière période beethovenienne. Une version difficilement surpassable. Pour mesurer l'ampleur de l'événement, il faut le rapporter à la stature des musiciens sur scène, qui dominent toute l'histoire de la musique du XXe siècle.

Mstislav Rostropovitch est né en Azerbaïdjan, à Bakou, en 1927. Sa mère lui enseigne le piano et son père le violoncelle. Au Conservatoire de Moscou, il étudie le piano, le violoncelle, la direction d'orchestre et la composition (il aura comme professeur Chostakovitch et Prokofiev !). En 1955, il épouse Galina Vichnievskaia, soprano au Bolchoï. Devenu mondialement célèbre, il résiste au régime soviétique, soutient Soljenitsyne et subit maints tourments. En 1974, sa femme et lui sont autorisés à quitter l'URSS. Il sera déchu de sa nationalité quatre ans plus tard.

Sviatoslav Richter, né en 1915 en Ukraine, passe son enfance et son adolescence à Odessa. Son père, pianiste, l'initie très tôt à l'instrument. Il ne suit aucun enseignement particulier et apprend en déchiffrant des partitions d'opéra. « J'ai eu trois professeurs, dira-t-il, mon père, Wagner et Heinrich Neuhaus. » Neuhaus qu'il rejoint au Conservatoire de Moscou alors qu'il a vingt-deux ans et qui dira de lui : « Voilà l'élève que j'ai attendu toute ma vie. Pour moi, c'est un génie. »

Mais c'est à Prokofiev que l'on doit la rencontre entre ces deux géants : en 1949, ils créent sa Sonate pour violoncelle et piano. De Prokofiev encore, ils créeront aussi en 1952 la Symphonie concertante écrite pour Rostropovitch ; Richter est à la baguette (un doigt cassé, il ne pouvait être au piano). C'est cette page, interdite plus tard par les autorités soviétiques, dont Rostropovitch nous donne ici la lecture en 1970 avec l'Orchestre de Monte-Carlo sous la direction d'Okko Kamu. Une page dont il connaît tous les replis les plus secrets.

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