« Et comme quand une seule feuille jaunit, elle le fait avec le consentement silencieux de l’arbre entier, ainsi le malfaiteur ne peut pas faire le mal sans la volonté cachée de vous tous. » Ces mots de Kahlil Gibran sont repris par Kenneth MacMillan comme épigraphe pour son dernier ballet. Écho à l’épisode biblique du baiser de Juda ou encore à des trahisons plus récentes comme le massacre de Tian'anmen, cette production nous plonge au cœur des violences de l’est londonien, où un gang d’hommes déploie sa violence sur une femme. La musique fiévreuse de Brian Elias, qui associe astucieusement aux percussions des sons dissonants de cordes et de bois, contribue à l’horreur de l’assaut, tandis que les moments de silence, chargés de tension, annoncent son surgissement.