Ce ne fut certes pas une longue vie mais s’en fut une intéressante. Samson François, pianiste avant tout français, naquit en Allemagne, se fit connaître en Italie où il fut considéré comme un prodige, et étudia pour partie en Yougoslavie, mais ce ne fut que grâce à la vie itinérante de ses parents. Quand enfin il devint officiellement élève de Cortot, il eut pour réel professeur Yvonne Lefébure, qui fit de son mieux pour tailler ce diamant brut. Sans doute François était-il né un siècle trop tôt – il n’était pas homme à produire les interprétations lisses et uniformes que requéraient les enregistrements d’alors. Il lui arrivait parfois de jouer extrêmement mal. Mais au mieux de sa forme, il était capable d’une concentration nerveuse incontestable et unique en son genre.
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