compositeur

Luciano Berio

October 24, 1925 - Oneglia — May 27, 2003 - Rome (Italie)

© Guy Vivien

Biographie

Né en Ligure (Italie), dans une famille de musiciens et de compositeurs, Luciano Berio s'installe à Milan à l'âge de vingt ans. Là-bas, il suit les cours du Conservatoire Giuseppe Verdi, où il étudie la composition sous la tutelle de Giulio Cesare Paribeni et Giorgio Federico Ghedini, ainsi que l'art de la direction auprès de Carlo Maria Giulini ou Antonino Votto. En 1952, il est également l'élève de Luigi Dallapiccola à l'Académie de Tanglewood aux États-Unis.

Dès le début des années 1950, le nom de Luciano Berio aquiert une certaine notoriété. On fait vite du jeune homme l'ambassadeur d'une nouvelle génération de compositeurs avant-gardistes. À l'époque, il présente ainsi : Cinque Variazioni (1952-53), Chamber Music (1953), Nones (1954) et Serenata (1957).

En 1954, Berio et Maderna fondent à la RAI de Milan le premier studio italien de musique électronique. Un an plus tard, ce qui deviendra rapidement le lieu privilégié des compositeurs de la lignée de John Cage, est rebaptisé Studio di Fonologia Musicale.

Au cours de la décennie suivante, Berio s'attache à explorer les plus improbables combinaisons de timbres. Il se passionne peu à peu pour la voix féminine (notamment celle de la soprano Cathy Berberian, qu'il épousa en 1950) qui prend de plus en plus de place dans ses œuvres. Le chant impliquant que le compositeur se munisse d'un texte, c'est aussi l'époque où Berio collabore avec des poètes tels Sanguineti. Plus tard, pour ses œuvres mises en scène, il fait appel à Calvino, Gotter, Auden, Dario del Corno, Cronaca del Luogo, ...

Passionné par le potentiel des timbres instrumentaux, Berio démarre dès la fin des années 1950 une vaste série d'œuvres pour instruments solo. Les premières compositions, pour flûte, paraissent en 1958 ; les dernières œuvres de la série, pour violoncelle, sont achevées en 2002-2003.

Le goût de Berio pour l'art dépassait bien le seul champ musical, qu'il tentait invariablement de lier à d'autres formes d'expression ou sciences : la poésie, le théâtre, la linguistique, l'anthropologie et l'architecture.

Luciano Berio n'était pas seulement un compositeur majeur de son siècle : il était également un chef de renommée mondiale, et participait activement à la promotion de la musique contemporaine (notamment grâce aux Incontri Musicali, revue et série de concerts inaugurée en 1956). Il a enseigné dans de prestigieuses institutions musicales à travers l'Europe et les États-Unis (Darmstadt, Dartington, Tanglewood, Mills College, Juilliard School, Harvard University). En 1993-94, il donne les Charles Elliot Norton Lectures a Harvard. De 1974 à 1980, il dirige le département éléctro-acoustique de l'IRCAM à Paris, et en 1987, il fonde le Centro Tempo Reale à Florence. De l'an 2000 jusqu'à sa mort en 2003, Luciano Berio est président de l'Accademia di Santa Cecilia à Rome où, sous sa supervision, est inauguré le nouvel Auditorium Parco della Musica en 2002.

Luciano Berio est lauréat de nombreux prix internationaux (Siemens Prize; Wolf Foundation Prize; Leone d’Oro alla Carriera, Venice Biennale; Imperial Prize for the Arts, Japon). Il a également été récompensé par la City University de Londres, et les Universités de Sienne, Turin et Bologne.

Source: www.lucianoberio.org. © AIDB (Transl. by Mark Weir)